lundi 18 mai 2009

CHAPITRE 9: L’accentuation et le rythme.

 

 

Dans ce chapitre nous parlerons d’accentuation plutôt que d’accent qui est un terme auquel l’usage courant donne  de trop nombreuses acceptions.

L’accentuation se caractérise par trois variations, de durée , de hauteur, et d’intensité, quoiqu’en français standard la variation de durée suffise seule les deux autres paradigmes viennent s’ajouter en redondance pour marquer l’accentuation, au Quebec et dans d’autres régions francophone on  signale l’accentuation avec une variation privilégiée de l’intensité.  La relation, le jeu de ces trois critères sont des indices dialectales et phonostylistiques.

La variation en intensité qui se mesure en décibels est souvent de moindre importance car pour être perceptible il  faut qu’elle soit forte, une variation de trois et moins de décibel n’est pas perçue. Par contre les variations de durée qui en moyenne doublent la durée de la syllabe accentuée sont facilement perceptibles sans coûter trop d’énergie.

Des variations de durée à elles seules sont des indices précieux qui renseignent sur celui qui parle, les hommes par exemple tendent à allonger plus les syllabes accentuées, notons cependant que dans un groupe de locuteurs homogènes les patrons rythmiques pour des énoncés peu expressif sont étonnamment similaires et l’écart type y est presque nul.

L’accentuation du français qui est le plus souvent oxytonique, où l’accent est en dernière position,  remplit une fonction démarcative, qui sert la compréhension du sens, des syntagmes, et qui correspond également souvent à la place de la pause. Dans d’autres langues l’accentuation a aussi un rôle phonologique distinctif, et différenciera, par exemple en espagnol : publico/publico/ publico.

L’accentuation peut aussi jouer différents rôles expressifs précis :

·      L’opposition : on ne dit pas ` la garçon mais ` les garçons.

·      L’emphase : c’est` super beau !

·      La différenciation : des échanges` humains` commerciaux.

·      L’accent d’insistance : qui en français se place généralement sur la première syllabe du syntagme, quoiqu’il tendent avec le français moderne à pouvoir se placer partout comme c’est le cas dans beaucoup d’autres langues.

Les syntagmes vus par l’œil de l’esthétique sont des groupes rythmiques que la poésie classique utilise dans sa métrique. Dans la langue courante ces groupes rythmiques tendent à être de même longueur, quatre ou cinq syllabe pour la majorité.

Plus loin l’auteur présente un tableau de données visant à montrer la variation dialectale dans l’accentuation, mais le tableau est malheureusement trop sibyllin et trop peu introduit pour que le lecteur en mesure l’intérêt.

D’autres facteurs peuvent faire varier le rythme et l’accentuation,  le type de discours semble être le critère qui fait le plus varier le rythme accentuel, c’est-à-dire le nombre de syllabe entre chaque accent, ainsi la lecture d’un conte de fée sera anormalement riche en accentuation et une conversation bien moins.

Les journalistes usent parfois d’une accentuation particulière dont la visée est d’avoir un fort effet impressif,  la barytonie , où l’accent est sur la première syllabe. Cette variation montre bien combien la place de l’accentuation est sujette à variation ailleurs elle peut aussi suggérer l’intellectualité ou mêmes une émotion bien précise. Chaque émotion étant identifiable par une variation connue du rythme et des trois facteurs de l’accentuation.

Dans les cultures où l’oralité a un rôle majeur l’accentuation joue également un rôle dans la mémorisation, on retrouve ce même rôle dans nos slogans et nos chants.

Non sans une certaine opacité nous sommes introduit à l’isochronie qui est un principe discuté selon lequel dans certaines langues l’accentuation tombent avec une périodicité régulière sur n’importe quelle syllabe.

Pour conclure l’auteur ouvre sur l’état de la recherche autour d’un point bien précis, l’existence ou non  d’universaux dans l’acquisition du rythme et de l’accentuation. P. Léon nous présente des avis divergeants sur la question mais souligne toutefois que le bébé, même lorsqu’il jase, s’essaye à produire des variations de durée, d’intonation et de fréquence, qu’on ne peut pas rattacher aux langues maternelles mais qui néanmoins serviront dans les stades ultérieurs de l’acquisition.

 

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