lundi 18 mai 2009

CHAPITRE 1: Généralités sur les composantes du langage.

 

           Pour ouvrir ce chapitre P. Léon commence par distinguer deux plans du langage. Le contenu, le plan des idées, des images mentales, et l’expression qui est le plan des outils qu’utilise la langue et qui sont principalement d’ordre prosodique ou phonématique.

Se penchant d’abord sur le plan du contenu il distingue deux unités, les lexèmes  et les monèmes,  attention un même mot peut agglomérer plusieurs lexèmes et plusieurs monèmes. Malheureusement il n’explique pas précisément la distinction entre les deux termes, il me semble que si je devais proposer ma propre distinction entre ces deux termes je me réfèrerais à la partie du mot qui correspond à une entité lexicale pour le lexème et le jeu de suffixe et préfixe pour les monèmes, exemple : Heureusement /Heureus = léxème/ ement = monème.

En continuant sur le plan du contenu, il précise que sa forme peut aussi véhiculer un sens, la syntaxe, par exemple, en organisant les  même unités de sens entre elles construit des variations de sens:  la maison blanche/ la blanche maison.

Il revient ensuite au plan de l’expression, dont l’unité première, l’outil de base est le phone,  celui-ci peut être voyelle, consonne, ou semi-consonne. Ces phones sont également combinés avec les éléments prosodiques que sont : la durée, l’intensité, et la mélodie. Ces derniers éléments sans perturber l’articulation précisent le contenu et identifient  le locuteur.

Il souligne ensuite que dans le cadre d’une langue, les phones, notés entre [] doivent acquérir des oppositions entre eux pour pouvoir fonctionner comme relayeur définis du contenu. Ainsi un ensemble de phones seront regroupés sous un même phonème, noté entre//,  la phonologie est la science qui étudie ces phones fonctionnels et leurs jeux d’opposition entre eux. L’usage d’un phone plutôt que d’un autre pour un même phonème là aussi renseigne et indique une variante qui a lieu dans le cadre d’un code, c’est à dire d’une convention commune de signification qui a un pouvoir d’abstraction, ce pouvoir permet de référer à des réalités éloignées dans le temps et dans l’espace. Cette relation phone/phonème et leur organisation permet par la double articulation du langage avec un nombre limité de signes de référer à une infinité de contenus.

Nous avons vu que les phones se combinent avec l’intonation dont la première unité est l’intonème, qui définit au moins trois grands types de lignes mélodiques distinctes : montantes (ex : ça va?), descendantes (ex : oui ça va), et montantes-descendantes. On peut également découper les énoncés par l’accentuation en segments qui coïncident avec les changements d’intonations. C’est la modulation de ces paradigmes qui permet de décoder l’émotion.

Il revient ensuite sur la vision saussurienne du signe, dans laquelle on distingue le signifiant (matière sonore ou écrite) du signifié (image mentale, concept, idée). Il décrit le voyage de ce signe linguistique par les phases cérébrales, physiologiques  et acoustiques de l’émetteur et auditives, perceptives  et  cérébrales  pour le récepteur.

Continuant le chemin tracé par Saussure, il distingue deux types de signes,  abstraits,donc conventionnels, ou  motivés si ils réfèrent à une réalité dans leur expression (onomatopées) attention, même motivés ces signes se conforment aux interprétations de chaque langue et possèdent donc une part de convention. De même ces signes vivent et à travers l’histoire de la langue un signe motivé peut perdre aux yeux des utilisateurs de la langue la capacité de référence qu’il avait et donc devenir parfaitement abstrait (pensons à l’exempleque l'auter propose du mot pigeon venant d’une onomatopée latine, mais dont on l’ignore aujourd’hui le lien).

L’expression de l’émotion dans le langage, dit-il connaît quelques universaux, et on peut décrire le continuum suivant : plus nous nous trouvons dans l’émotion et plus l’intercompréhension est possible, et à tel point que nous pouvons percevoir les émotions d’énoncés animaux, et plus nous sommes dans l’attitude et plus les signes prosodiques sont filtrés par la phonologie de chaque langue.

 

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