lundi 18 mai 2009

CHAPITRE 5: La production des sons de la parole.



La phonation (parole) est l’usage secondaire d’organe initialement destinés à d’autres fonctions. Les poumons envoient l’air qui fait vibrer les cordes vocales, cette vibration est modulée par la position d’autres organes dits articulatoires : larynx, pharynx, langue, voile du palais, palais dur, fosses nasales , dents lèvres.

Selon les recherches on attribue la vibration des cordes vocales à différentes origines, l’auteur s’exprime en faveur d’une origine cérébrales entretenue par les pulsions d’air et facilitée par l’élasticité des cordes vocales.

C’est sur l’expiration que sont produits les langages humains et les cris animaux, à quelques exceptions près du côté des animaux et de quelques langues à clicks africaines, même dans le français, on trouve parfois des monosyllabes sur l’inspiration « oui, oh… » et qui possèdent une teneur expressive forte.

La puissance de la voix est l’effet d’un savant dosage de tension musculaire des cordes vocales et d’utilisation des cavités de résonnances buccales, labiales et nasales ainsi que de la force de l‘air expulsé.

Pour expliquer le jeu des organes lors de la phonation, l’auteur se lance dans une description qui pour être suivie mérite de s’aider des illustrations suivantes :

Illustration p.51

Illustration p.53

L’air des poumons passe par la trachée artère pour arriver au larynx où se trouvent les cordes vocales, tendues entre l’os tyroïde d’une part et les cartilages aryténoïdes d’autres part, ces derniers sont eux même amarrés aux cricoïdes qui pivotent et donc permettent une plus ou moins grande ouverture selon les besoins. L’ouverture sera maximale pour une respiration profonde et ira se refermer chaque fois plus pour une respiration normale, puis pour le chuchotement et enfin pour la phonation, encore que pour la réalisation de certains phones la fermeture ne soit pas complète.

La longueur des cordes vocales est le facteur anatomique qui décide de la hauteur de la voix qui se définit en trois critères :

Le fondamental qui est la hauteur naturelle de notre voix lorsque l’on rit par exemple.

La tessiture que les musiciens appellent l’ambitus, c’est la gamme de hauteur que la voix peut produire sans trop d’efforts.

Le registre c’est la zone dans la tessiture dans laquelle nous sommes le plus à l’aise et que nous utilisons couramment.

Nos organes peuvent produire toutes sortes de sons qui n’ont pas forcément à voir avec la parole, remarquons tout de même le cas du larynx qui produit deux phénomènes notables : l’aspiration qui est en fait une expiration faites avec les cordes vocales légèrement ouvertes, et le coup de glotte qui est la fermeture brusque des cordes vocales que l’on fait spontanément en toussant ou à l’attaque de « encore !!! » , ce phénomène a valeur de phone, de signe d’expressivité ou bien même de phonème selon les langues.

Les cordes vocales servent également à faire une distinction très productive, celle du voisement ou non des phones. Si l’on fait vibrer les cordes vocales lors de la réalisation d’un phone celui-ci est sonore ou voisé, sinon il est sourd ou non voisé.

La voix chuchotée est entièrement non voisée, la mélodie disparaît donc et des phénomènes de compensation se mettent en place dans les cavités buccales. Notons qu’un phone théoriquement voisé peut devenir sourd dans la chaine de réalisation et selon son entourage, ou inversement un phone non voisé peut se voiser, prenons les exemples proposés par l’auteur : dans « anecdote » la première occlusive est sonorisée, dans « médecin » le /d/ est dévoisé.

Sur le plan de la phonation la syllabe est l’unité de pulsion du larynx pour constituer le son, elle peut être croissante ou décroissante , accentuée ou non.

La langue et les lèvres en bougeant donnent des timbres particuliers, c’est l’articulation dans laquelle on distingue trois catégories en fonction de l’aperture:

Les voyelles l’articulation est libre, non obstruée.

Les consonnes constrictives ou continues (f,s,v,z,l,r,ch,je) pour lesquelles une relative fermeture des cordes vocales entraine une friction.

Les consonnes occlusives ou momentanées (p,t,k,b,d,g,) qui bloquent l’air et se déroulent en trois temps : implosion, tenue, explosion.

L’endroit où le passage de l’air est le plus étroit est nommé lieu d’articulation, le jeu des organes articulatoires permet de nombreux lieux d’articulation. Pour les voyelles le lieu d’articulation détermine un timbre antérieur , postérieur, ouvert ou fermé. Pour les consonnes les articulations sont beaucoup plus précises. Selon la partie de la langue, apex, zone pré ou post-dorsale, qui se rapproche du palais (luette, palais mou ou dur) ou des dents, on donnera un nom correspondant au phone comme sur l’illustration suivante de la page 61 (la partie hachurée montrant les zones de contact de la langue avec le palais).

Ce domaine particulier rencontre néanmoins divers limites, personne n’a la même physionomie, ni personne ne prononce exactement identiquement les phones, ni non plus ne reproduit toujours les mêmes réalisations, il est par ailleurs difficile de mesurer le rôle de compensation d’autres organes dans la réalisation d’un phone, enfin en 1996 lors de la réédition de cet ouvrage la science buttait encore avec le défi de représenter l’évolution tridimensionnelle de la phonation.




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