lundi 18 mai 2009

CHAPITRE 8: L’infrastructure rythmique: syllabes, groupes, pauses, débit, tempo

La syllabe est l’unité rythmique pulsionnelle qui se construit autour d’un noyau, la voyelle. Cette voyelle peut à elle seule constituer la syllabe  et dans d’autres langues une consonne très audible peut aussi jouer ce rôle, en français ce n’est le cas que pour les interjections.

A la fin de chaque syllabe la tension décroit et croit de nouveau à l’attaque de la suivante, c’est la jointure  ou joncture interne elle s’accompagne également d’une fermeture articulatoire.

À mon regret l’explication de la  coupe syllabique est incomplète car à lire ce que P.Léon écrit elle pourrait se placer n’importe où.

Grâce à une série de statistique l’auteur montre que les langues latine, dont le français fait partie, utilisent pour moitié un même type  CV de syllabe, alors que les langues germaniques et anglo-saxonne sont également réparties entre deux types principaux : CV et CVC. Notons également qu’à l’oral les langues latine emploient 80% de syllabes ouvertes et les langues germaniques et anglo-saxonne ont exactement la même proportion de syllabe fermées. Encore que , dans le cas du français la chute du e caduc crée des groupes consonantiques et rééquilibre un peu la balance.

L’auteur propose une classification des phones des plus fermés aux plus ouverts : d’abord viennent les consonnes sourdes, occlusives et fricatives, puis les occlusives sonores, suivies des fricatives sonores, puis les nasales et les latérales, suivies de la seule vibrante, suivent les semi-consonnes, puis les voyelles très fermées, fermées, ouvertes et très ouvertes.

 

Les syllabes ont une durée conditionnée par cinq facteurs :

 

1.     Le nombre de phones qui la compose, ex : strict est plus long que trique de même pour riz et enfin y, et pourtant tous ces mots sont monosyllabiques.

2.     Dans les types VC plus la consonne finale est forte et plus la syllabe sera brève et inversement.

3.     Certains phones allongent la syllabe de type VC [R,z,v].

4.     Les nasales ainsi que [a]  et [o] sont toujours allongées.

5.     Le débit lent ou rapide joue sur la durée de la syllabe, notons au passage que cette durée de la voyelle est un trait phonologique qui n’est plus pertinent en français mais subsiste phonétiquement dans certaines variations dialectales.

 

On peut distinguer  quatre types de variation phonostylistique de la durée :

  • 1.     La variation émotive incontrôlée généralisée comme le bégaiement par exemple.
  • 2.     La variation constitutive d’un phonostyle qui peut par exemple allonger certaines syllabes précises.
  • 3.     La variation contôlée d’allongement systématique, propre à la diction lyrique et particulièrement du XIXs.
  • 4.     La variation expressive contrôlée qui est la transposition à l’écrit des couleurs de l’oral en littérature.

 

Les syllabes se regroupent différemment :

·      En groupe phoniques ou mots phoniques, correspondant à une unité sonore.

·      En groupe de souffle de longueurs variables et terminé par une pause audible.

·      En syntagme, qui sont les unités syntaxiques minimales sur le plan linguistique.

·      En groupes rythmiques : qui est un syntagme actualisé dans la parole et dont la dernière syllabe est accentuée.

 

Les pauses, elles, se distinguent en trois types :

·      Les pauses respiratoires nécessaires à la reprise du souffle.

·      Les pauses grammaticales et les jonctures  que l’on fait pour aider à la compréhension comme dans l’exemple que l’auteur propose : petites # roues pour ne pas comprendre petits trous. On les trouve aussi au terme d’un paragraphe ou d’un discours important.

·      Les pauses d’hésitations :  qui sont soit de véritables pauses soit des pauses remplies par l’allongement d’un phone.

Les pauses peuvent aussi être le signe d’un phonostyle, soit qu’elle ont un effet identificateur et renseigne sur celui qui parle, sa confiance en lui, son émotion, son éducation, soit qu’elle ont un  effet impressif et que comme au théâtre le silence soit symbole de pouvoir et les pauses remplies signes de familiarité.

Le débit est la quantité de syllabes à la seconde, le tempo est l’évolution du débit, pour décrire ce dernier on emprunte au solfège des termes tels que allegro pour marquer  un débit soutenu ou encore accelerando et rallentando  pour signifier des accidents. Le tempo est un indicateur très clair des attitudes et émotions ou même d’un dialecte particulier. Remarquons enfin que contrairement à toute logique, tempi et débits sont concomitants, comprenons que celui qui parle lentement fait des pauses toutes aussi longues là où celui qui parle vite les abrège. Voilà qui chasse l’idée selon laquelle toutes les pauses servent à réfléchir.

 

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